Les 26, 27 et 28 décembre 1999 deux tempêtes des latitudes moyennes en développement rapide, nommées respectivement Lothar et Martin, ont traversé la France d'ouest en est. Ces deux cyclones extratropicaux de type bombe très classique, ont également affecté une bonne partie de l'Europe. D'autres tempêtes hivernales d'intensité semblable ayant déjà été observées sur cette région, ces deux tempêtes ne peuvent pas être imputées à des déréglements induits par le réchauffement climatique.
Lothar
Lothar est le nom donné à la tempête qui a dévasté, dans la journée du 26 décembre 1999, les forêts de France, de Suisse, d’Allemagne et du Danemark, causant des dommages sans précédent avec des vents jusqu'à 259 km/h[1]. La dépression a touché le Finistère à environ 2 h et Strasbourg à 11 h, elle s'est donc déplacée à environ 100 km/h[2].
Les vents les plus violents ont ravagé une bande d'environ 150 kilomètres de large le long de la ligne pointe de la Bretagne - Normandie vers l'Île-de-France puis la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l'Alsace en France. Elle a poursuivi sa route vers l'Allemagne et le nord-est, y causant le même genre de dommages.
Situation exceptionnelle pour l'Europe, le creusement de cette bombe s'est accentué sur terre pour atteindre 960 hPa (960 mb) en raison probablement d'une interaction forte avec les courants jets d'altitude qui étaient proches de 400 km/h à 9 000 m d'altitude
Martin
Cette seconde dépression, se déplaçant aussi à une vitesse proche de 100 km/h et très profonde (jusqu'à 965 hPa à 16 h en Bretagne), s'est développée au large de la Bretagne le 27 décembre 1999 pour atteindre la côte de cette région vers 16 h. Par la suite, elle s'est dirigée vers Nantes (19 h), Dijon (1 h le 28 décembre) et enfin l'Alsace (4 h)[2]. Les régions de toute la côte Atlantique ont été très touchées par le vent, en particulier les départements de la Charente-Maritime et de la Charente, qui ont été les départements les plus durement touchés (198 km/h sur l'Île d'Oléron)[2]. Le vent continuait à souffler en Corse le mardi 28 au matin. La tempête a également affecté l'Espagne et le nord de l'Italie.
Au nord de la dépression, une injection d'air froid a donné, dès l’après-midi du 27, des chutes de neige tenant au sol sur le nord de la Bretagne et la Normandie[2]. Durant la nuit, la neige a atteint le Nord-Est de la France jusque sur le Genevois, laissant même des flocons sur le sud de la région parisienne[2]. Pendant ce temps, le long de sa trajectoire, des quantités importantes de pluie ont causé des inondations. Dans certains endroits des Alpes, la neige a duré deux jours et environ deux mètres de neige sont tombés